Costume gris impeccablement repassé, cravate slim et chaussures vernis… du haut de son 1,88m, Aurélien Collin soigne son apparence.
Et pour cause : il est le créateur du costume qu’il porte, “une manière de montrer mes designs dans les rues de Kansas City”. Mais le plus souvent, c’est le jersey numéro 78 qu’il arbore – référence aux Yvelines, le département où il a grandi. Et sur le terrain qu’il se fait remarquer.
Arrivé à Kansas City au printemps 2011, Aurélien Collin joue sa deuxième saison au Sporting Kansas City, une des dix meilleures équipes du championnat américain de football, la Major League Soccer (MLS). “Lorsque je suis arrivé ici, personne ne s’intéressait au football et l’équipe manquait de structure. Puis le nouveau stade a été inauguré et depuis, le club multiplie les succès et les fans sont de plus en plus nombreux”, raconte le défenseur français. Le SKC est en effet arrivé premier de la Confédération Est de la MLS en 2011 et 2012.
En parallèle, Aurélien Collin, 27 ans, a eu son lot de récompenses en tant que défenseur : pour la deuxième année consécutive, il vient d’être sélectionné, aux côtés de Thierry Henry, pour le MLS All-Star Fan XI. Le match se jouera le 31 juillet face à l’AS Roma et sera disputé… à Kansas City ! “Les joueurs du All-Star Fan XI sont sélectionnés par les supporters… c’est dire si les fans du SKC me soutiennent !”.
“Les supporters me connaissent bien parce que j’ai pris l’habitude de donner mon maillot à la fin de chaque match… ce qui fait hurler le responsable des maillots”, raconte-t-il. Avec sa gouaille de Parisien, il cultive aussi son côté “frenchy” : sur le site internet du SKC, il délivre avec humour ses conseils sur la mode ou la drague, dans des petites vidéos baptisées “Collin’s Corner”.
L’instabilité de ses débuts est loin derrière: il a multiplié les clubs, en Écosse, Grèce, au Portugal ou encore en Espagne (à Majorque). Après des années de galère, l’offre du Sporting Kansas City en 2011 est un tournant décisif.
La mode, c’est le prochain défi d’Aurélien Collin. Après une année de cours par correspondance de “stylisme et modélisme de l’homme”, il prépare sa première collection de vêtements pour hommes inspirée des années 1950. “Des costumes, des vestes et des blazers pour l’instant”. Un rêve de gamin rendu possible, dit-il, par “les opportunités qu’offre ce pays… Aux États-Unis, c’est vrai, tout est possible”.